Lecture hystérique, ou comment "guérir" les femmes par une lecture vibrante.







Je suis récemment tombée, en fouillant sur le web sans cible particulière, sur le site de Stoya, actrice porno connue pour son côté intellectuel et ses films "counter-culture" avec dédoublement d'images, musiques rocks, et atmosphère trouble. Un peu plus recherché que le film porno moyen, avec ses gros plans vulvaires chirurgicaux, regards dégoulinant de "désir", mordillage de lèvres et grognement de babouin, apogée de l'anti-sensualité même. 
Je ne sais plus non plus comment je suis arrivée à cet article au nom si particulier :  "Hysterical Literature". Stoya y décrit une expérience artistique qu'elle a vécue avec un certain Clayton Cubitt, photographe professionnel. Le concept est simple : le cadre vidéo, du noir et blanc, une belle femme est assise derrière un bureau, annonce son nom et le nom du livre dont elle va lire un extrait. Point barre. 
Au fur et à mesure de la lecture, une sorte de sensualité se dégage progressivement des mots, comme une sorte de rituel poétique et sacré dans lequel la conteuse s'immerge. Stoya ressemble à une petite fille dans sa robe de princesse, qui se raconte des histoires et en oublie la caméra. Son choix s'est porté sur Necrophilia Variations, de Supervert, un livre sur l'érotisme et la mort, la réconciliation d'eros et thanatos. La petite fille prend une dimension chamanique. On sent une lutte dans son  esprit qui la tire d'un côté vers l'extase et de l'autre vers la lecture. Corps et esprit, simple expression d'un dualisme irréconciliable ? 
Le mystère (du monde ?) de la vidéo réside entre les jambes de cette femme. Celle-ci est en effet stimulée sexuellement par le biais d'une femme cachée sous ce bureau et qui tient un vibromasseur Hitachi.

Quelle est la volonté de l'auteur derrière ce petit mystère ?
Celui déclare pour Salon. com : "I’ve long been fascinated with the concept of control and authenticity in portraiture, especially in these modern times of personal branding, Facebook self-portraits and incessant Instagram self-documentation. What is left for the portraitist to reveal? How can we break through to something real? So I’ve had several projects related to distracting the sitter from their practiced poses into something more akin to reality, albeit an artificially engineered veneer of it."

Quel but poursuivait Stoya en participant à ce projet ?
I went with the Necrophilia themed volume because I’m currently in an oddly non-morbid obsession with something triangulated by the way an orgasm affects brain chemistry, the reasons behind the french nickname of la petite mort, and why my mind goes completely blank when I’m at the height of a sexual experience. There’s something in there, death and sex.

Le concept a été repris avec d'autres femmes moins célèbres mais également touchantes, vibrantes, désarçonnantes. Mes favorites, Solé dont vous pouvez retrouver les impressions sur la séance ici ; et Teresa.

 A vous de juger, faites-moi part de vos réactions !







1 commentaire:

  1. Oh je suis tombée sur ces vidéos sur Tumblr !
    J'aime beaucoup cette expérience, ça donnerait presque envie d'essayer.
    Tout cela me rappelle le fait que initialement les vibromasseurs étaient utilisés médicalement afin de soigner des femmes hystériques internées en asile !
    D'ailleurs je pense que dans ton titre d'article, tu fais probablement référence à ça !

    J'ai récemment redécouvert ton blog et vraiment j'ai lu avec plaisir tes articles. Tu exprimes le fond de ta pensée avec une grande pertinence notamment dans "Arrêtons l'holocauste." article que j'ai particulièrement apprécié.
    Mon commentaire est sans grande importance, mais j'ai eu envie de te faire part brièvement de mon avis sur ton blog. Pour conclure mon message je t'aurais bien dis quelque chose comme "bonne continuation", mais je pense que le mieux est tout simplement de te souhaiter une montagne d'inspiration afin de réaliser pleins de jolis dessins et articles. :)

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